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le journal de bord du capitaine MADOX
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  • Cet espace sera consacré aux voyages en solitaire du capitaine Derek Madox. Appuyé de photos, musiques et d'extraits tirés de son journal de bord, Madox s'emploiera à vous décrire tour à tour sensations, impressions, et réflexions de voyage.
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11 juillet 2010

Avant le départ

le journal de bord du capitaine MADOX



MON PÉRIPLE À VÉLO EN GASPÉSIE, ÉTÉ 2010



Avant le départ

Il faut que je parte!  Cette vie montréalaise a fait de moi une léthargie en si majeur.  Je me sens écrasé par mes rêves et mes redevances imaginaires envers les autres.  Si bien que je n’arrive plus à trouver d’issues hors de mes couvertures le matin.  Surtout que l’abondance montréalaise m’enveloppe de plaisirs éphémères répétés.  Cinéma, musique, resto, cinéma, musique, resto.  La culture m’asservi, en attente de je ne sais quoi.  Elle me titille aussi.  J’en suis rendu au stade où je ne peux plus ouvrir le journal « Voir » sans imaginer l’artiste sur la page couverture s’adresser à moi de sa supposée tour d’ivoire, me disant sur un ton suffisant : « J’ai réussi.  Pas toi. ».  Sauf que je ne peux pas réussir, je n’ai plus une once d’énergie.  Et de toute façon, j’ai perdu le sens du mot « réussite », à force de me faire éroder le dos, toujours dans la même direction, par cette vague cataclysmique peuplée d’innombrables personnages courant jusqu’à plus soif vers leur salut.  La vague est si haute que je ne vois pas vraiment où elle va, et pourquoi elle le fait.  Tout ce que je sais, c’est que je me sens agressé et épuisé par elle.  Je ne sais plus qui je suis dans tout ça.  Je dois sortir de la ville pour voir plus clair. 

Je voulais partir en vélo pour faire le tour des États-Unis.  Mais ce sera pour une prochaine fois (car la préparation serait trop longue).  J’ai besoin de partir maintenant, right now!  Je vais me contenter du peu que j’ai : une bicyclette usagée, ainsi que l’argent de mon retour d’impôt.  C’est suffisant pour partir 1 mois dans une région du Québec.  Je rêve de la Gaspésie depuis longtemps, n’y étant jamais allé.  Alors je crois que c’est le bon moment de m’y rendre.  Mon but principal est de passer plusieurs jours à Percé : pour le rocher, pour l’île Bonaventure, pour vivre, pour relaxer. 

Je dois aussi m’éloigner des filles, car je me laisse absorber par elles depuis trop longtemps, au point de ne plus m’occuper de moi.  Je dois m’éloigner pour un temps de mon ex (avec qui je suis demeuré ami).  J’attends encore d’elle qu’elle m’aime comme un Dieu.  Et inversement.  Ça commence à devenir malsain.  Ce voyage sera parfait.  Il nous séparera pour un temps.  Et cette séparation facilitera la coupure qui se fait attendre depuis trop longtemps.  L’idée est de développer de nouveaux réflexes tout frais, à mille lieux de cet asservissement conjugal que l’on a l’un pour l’autre. 

Cependant, je dois faire attention de ne pas me faire trop d’attentes face à ce voyage.  Je dois garder à l’esprit que je ne serai pas meilleur que ce que je suis en ce moment. Par contre, il est sûr que ce voyage m’indiquera mes forces.  En mode survie, le meilleur de nous-même sort de sa tanière.  Je retrouverai probablement une partie de mon inspiration et de mon énergie vitale.  Et peut-être je mettrai le doigt, à distance, sur le « faux » de mon existence montréalaise. 

Bien sûr, je devrai revenir à Montréal tôt ou tard, et devrai profiter de l’énergie qu’il me restera pour essayer de conserver ce combustible avant qu’il ne s’écoule. 

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