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le journal de bord du capitaine MADOX
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le journal de bord du capitaine MADOX
  • Cet espace sera consacré aux voyages en solitaire du capitaine Derek Madox. Appuyé de photos, musiques et d'extraits tirés de son journal de bord, Madox s'emploiera à vous décrire tour à tour sensations, impressions, et réflexions de voyage.
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12 juillet 2010

Jour 1 – lundi 12 juillet 2010

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CarteTrainduNord02


CarteTrainduNord01

première destination: Saint-Jérôme.

Trajet: la piste cyclable du Parc Linéaire le P'tit Train du Nord (cliquez pour agrandir)



Jour 1 – lundi 12 juillet 2010


La journée de mon départ a été un cauchemar de préparation. Je devais partir dans la matinée pour rejoindre ma bonne amie Caroline qui habite à Saint-Jérôme. Elle m’attendait pour le début de l’après-midi. Elle voulait me faire visiter cette ville dans laquelle je l’avais rencontré il y a 13 ans et que j’avais habité pour mes études en cinéma. Malheureusement, au moment d’empaqueter mes trucs, je me suis aperçu que l’une de mes sacoches arrière ne pouvait s’accrocher à mon porte-bagages. Pas compatible. J’ai dû me rendre à la MEC au marché central pour échanger ce foutu item. J’ai perdu 2 heures et demi, et ce simple événement m’a épuisé pour la journée entière. Heureusement, l’idée de me trouver à Saint-Jérôme et d’entamer ce grand périple me donnait des papillons d’énergie dans l’estomac. Sans cela, j’aurais été bien découragé devant l’ampleur de mes bagages à ranger. J’ai dû en faire l’inventaire plusieurs fois pour être sûr de ne rien oublier :

-porte-bagages pour vélo (à installer)

-2 sacoches arrière

-sacs imperméables pour sacoches

-sacs à poubelles

-casque de vélo

-rembourrage pour siège de vélo

-sous-vêtements en chamois avec coussinet rembourré (oooh yeah!!)

-t-shirt sport MEC

-vêtements sportifs

-vêtements pour la ville

-chandail chaud avec capuchon

-serviette de bain.

-sandales

-petit oreiller

-tente

-matelas

-sac de couchage compact

-mini lampe de poche

-petit kit de premier soin

-clés « Allen »

-lotion solaire

-brosse à dents et pâte dentifrice

-shampooing

-savon biodégradable (à la fois pour les vêtements, le corps, les cheveux… et la vaisselle)

-détergent à lessive (dans une petite bouteille Tropicana)

-ustensiles

-mini chaudron/tasse

-bol en plastique pliable

-ciseaux

-débarbouillette

-« lighter »

-journaux à brûler

-morceaux de bois à brûler

-carte d’appel

-3 cartes mémoires (2 de 2gig, 1 de 4 gig)

-appareil-photo Canon 30D

-lentille 18-200mm Sigma

-filtre polarisant

-lecteur MP3

-écouteurs

-Cartes routières

-Guide Vélomag de La Route Verte du Québec

-Sardine et thon en conserve

-moutarde

-bagels

-riz

-sauce soya

-beurre de peanuts

-sachets de gruau

-soupe en conserve

-légumes en conserve

-jambon en conserve

-sacs à sandwich

-le livre « À Ciel Ouvert » de Nelly Arcan

-le livre « Je vivais seul dans les bois » de Henry David Thoreau

Ouf! Ce fut une sacrée job de tout faire rentrer dans mes sacs. Vers la fin, plus rien ne voulait se comprimer. C’était encore pire que la boîte à lunch du gros Fred Caillou. J’ai dû abandonner des trucs, surtout du linge. Et j’ai recouru à un sac qui s’attache sur mes guidons pour transporter mon appareil photo (le plus gros morceau).

Avant de partir, j’étais hyper nerveux. J’avais tellement peur d’oublier quelque chose que je retardais sans cesse mon départ. Je recommençais indéfiniment l’inventaire de mon stock. Je voulais que tout soit parfait, comme si je ne voulais pas quitter mon confort. Les sacoches arrières accrochées à mon porte-bagages étaient si lourdes qu’elles débalançaient mon vélo. J’ai dû aller faire une balade d’essai dans la ruelle pour m’assurer que je pouvais réellement partir. Et ça ne m’a pas convaincu. Le vélo roulait, mais j’avais l’impression qu’il allait s’affaisser durant mon voyage. J’ai dû me faire à l’idée que tout allait être un peu chambranlant. De toute façon, l’aventure, la précarité, c’est tout ce dont j’ai besoin.



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J'ai dit aurevoir à mon chat Chakotay après l'avoir laissé profiter de mon lit pour la dernière

fois avant de fermer la porte de ma chambre pour 1 mois.


J’ai salué mes colocs pour la troisième fois de la journée et je suis parti, vers 17h30 du soir par une température ensoleillée. Je n’y croyais pas trop au début. Je ne me voyais pas me rendre à Percé avec tout cet attirail. Ce fut un mélange d’excitation et d’appréhension. Ma tête a pris une bonne heure avant d’arrêter de tourner. Je pensais à tout cet argent englouti dans l’équipement, à l’abondance inutile de mes bagages, à la lourdeur de ma cadillac. Je me sentais hyper mal. C’est au moment de sortir de l’île que ce sentiment a disparu.



Laval


D’abord, emprunter la piste cyclable de Laval a été un plaisir. Étonnant! Ça m’a fait découvrir la ville sous un tout autre aspect, son côté jardin. La piste serpente les arrières cours, et on a presque l’impression de se trouver dans un endroit hyper bucolique. Un peu plus et j’avais envie d’y habiter. 

Aussi, je roulais à une vitesse plaisamment incroyable. Avec toutes mes babioles pesantes, j’étais étonné de fendre l’air avec autant d’aisance en donnant aussi peu de coups de pédales. J’avais envie de crier « Li-ber-té!!!!! » à pleins poumons. Je vivais une frénésie incroyable. Mon énergie est revenue de ce simple fait. Je me suis alors dit « tabouère, pas obligé d’aller si loin pour la retrouver finalement ». Mais dans le fond, c’est cette idée d’avoir à me rendre aussi loin qui m’a donné cette impression fulgurante de me libérer de quelque chose. Et c’est à ce moment précis que j’ai oublié toutes mes inquiétudes. J’ai compris que mon argent n’avait pas été gaspillé en vaines dépenses. Tout prenait sens. 

Je ne comprenais toujours pas pourquoi je roulais si vite parcontre. Peut-être était-ce l’enthousiasme, me dis-je. Mais en regardant derrière moi, j’ai tout de suite compris. Un gros nuage noir était stationné au-dessus de la ville de Montréal. Les dieux semblaient s’adonner à une petite séance de nettoyage. Je recevais les éclats de leur souffle dans le dos, ce qui me donnait l’impression de pédaler avec une force herculéenne. Le timing parfait! C’était comme si la ville me recrachait hors de ses entrailles. Comme si elle ne voulait plus me voir la face dans ses quartiers pour 1 mois. Le plus beau, c’est que devant moi, il y avait le soleil.



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Un gros nuage noir était stationné au-dessus de la ville de Montréal. Les dieux semblaient

s’adonner à une petite séance de nettoyage. Je recevais les éclats de leur souffle dans le dos,

ce qui me donnait l’impression de pédaler avec une force herculéenne. Le timing parfait! 

C’était comme si la ville me recrachait hors de ses entrailles. Comme si elle ne voulait plus

me voir la face dans ses quartiers pour 1 mois.



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... devant moi, il y avait le soleil.



Lorraine


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Au crépuscule, l’orage ne m’avait toujours pas rattrapé. Et je me trouvai face aux lumières de la ville de Saint-Jérôme. Enfin… c’est ce que je voulais croire. En observant de plus près, je me rendis compte que j’avais une vue imprenable sur… Montréal! J’avais tourné en rond toute la soirée entre Rosemère et Blainville, et j’étais revenu sur mes pas. En fait, la piste cyclable était si mal conçue qu’il était facile de se perdre. Plusieurs pistes s’intersectaient. De grandes sections n’étaient même pas clairement estampillées « route verte ». Alors je me suis mis à me guider aux nuages. Erreur! Car le nuage noir avait tourné semble t-il.



Blainville


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... je me trouvai face aux lumières de la ville de Saint-Jérôme. Enfin… c’est ce que je voulais

croire. En observant de plus près, je me rendis compte que j’avais une vue imprenable sur… 

Montréal! J’avais tourné en rond toute la soirée entre Rosemère et Blainville, et j’étais revenu

sur mes pas.



Là, j’ai commencé à m’énerver. Je savais que je n’arriverais pas à Saint-Jérôme comme prévu. J’ai dû me résigner à monter ma tente dans un boisé escarpé à Blainville. C’est à ce moment que l’orage a décidé de me rattraper. Une petite pluie fine s’est mise à couler pendant que je montais la tente. Rien pour me décourager toutefois. Je savais que j’allais me retrouver à l’abri assez tôt. Toutefois, en finissant de mettre le toit, j’ai entendu un cri de détresse. On aurait dit un oiseau qui se faisait manger tout cru. C’était probablement un chien ou un fauve qui se payait un snack, car on entendait parmi les cris un « grrrrr ». L’aventure est bel est bien commencé! 



p.s. : Je ne cesse de penser à Caroline qui m’a attendu toute la journée pour rien. Je suis vraiment déçu. Demain, il faut que je parte le plus tôt possible. 

Bon, je dois fermer ce cahier et m’envelopper dans mon sleeping bag. Bonne nuit. À demain! 

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